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CHRONISMES

Galerie du 48, Rennes
23.05.13/02.06.13

La cité des Immortels
Mélanie Villemot
2013
Plaques d'aggloméré mélaminé coupées en suivant les proportions d'une façade d'immeuble du quartier de Villejean à Rennes.

 

Sans titre
Samy El Ghassasy
2013
Carton plume.

 

Déchets spatiaux
Samy El Ghassasy
2013
Gouache sur papier.

 

PLATEFORMES  #2 
Mélanie Villemot
2013
Panorama de surfaces en acryliques flottant dans les profondeurs de murs blanc.

 

The soft army
Robin Garnier
2013
Tube, corde et plâtre.
You are here (according to google map)
Robin Garnier
2013
Scotch et moquette.
Transitions
Guillaume Coutances
2013
Crayon sur papier.

Chronismes mêle les travaux de quatre étudiants aux Beaux-arts. Leurs mécanismes de production sont multiples mais tous interprètent l'espace-temps à travers des matériaux - plastiques, historiques, virtuels, imaginaires - qu'ils se sont appropriés à la suite d'un long apprivoisement ou d'un déclic instinctif.

Ces chroniques subjectives dévoilent interstices temporelles, manifestations chronos et/ou chroniques et autres disjonctions inhérentes aux superpositions des ères.


Mélanie transpose plastiquement La cité des immortels, Å“uvre tirée de L'Immortel de Borges. En projetant en trois dimensions sa vision de la ville, dérivée utopique, elle crée une liaison entre fiction littéraire et représentation mentale. Dans le labyrinthe de la diversité perceptive, cette transposition architecturale, digne des villes-fantômes, nuance l'absence, le non-retour si particulièrement mis en scène dans la nouvelle de Borges. Par un processus de mise en abîme, une architecture épurée et pourtant si omniprésente est également projetée - littéralement - dans l'espace d'exposition . Inspirées de bâtiments existants, ces constructions matérialisent, entre autres, une perte de la singularité.
 

S'immisçant entre des peintures murales architecturales, la lumière acide d'un projecteur cible un essaim de formes abstraites en suspension, presque minérales, explosées dans l'espace. Ces éléments, que l'on retrouve également dans les dessins de Samy, sont issus du même procédé d'isolement, contextuel et formel. Perdus cette fois dans l'immensité symbolique de la page, ces dessins jouant sur un clair/obscur, inspirés des modules de la station spatiale ISS, soulignent l'obsolescence de ces outils scientifiques qui seront bientôt abandonnés dans l'espace. À travers ces objets devenus esthétiques, Samy prélève l'essence de ces modules : une identité détachée de toute fonctionnalité, chose devenue rare dans notre société contemporaine.


Si l'avenir des pièces suspendues souligne un futur caduc, les lances sculptées de Robin sont déjà obsolescentes. Tiraillée entre l'histoire violente de cette arme ancestrale et la reproduction en série, symbole de la post-modernité, cette série est extraite de toute temporalité. Rappelant La cité des immortels, ces armes sont la seule trace d'une armée disparue, si tant est qu'elle ai réellement existé ... Le mécanisme de reproduction mis en évidence par la gamme chromatique - évoluant du blanc artificiel du plâtre au noir condensé -, les multiples dualités sémantiques, formelles et historiques font de ces pièces la chronologie factice d'une histoire toujours en construction.

 

Lien entre réel et virtuel, You are here projette dans l'espace un témoin de cette illusion informatique dont nous sommes devenus dépendants. Cet univers parallèle produit des dérivés impalpables.

Entre espace mental et espace virtuel, Guillaume stabilise à travers ses dessins ces entre-deux issus de bugs informatiques. Suspensions fragmentaires d'un état indéfinissable, ces images-témoins dissèquent le passage entre deux présences dont la variation est infime. La dissolution du visage dans l'espace de la feuille produit un dessin irréaliste. Produits dans un rapport traditionnel au dessin, celui de la mimesis, ces visages passagers laissent identifier l'inidentifiable.
Marion Lemoult

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